Hirokazu Kore-eda
(sortie 27/12/23)

Vu à Locarno 2023 (9/10)

« L’innoncence » (titre français tristement modifié de l’original « Kaibutsu », que l’on peut traduire par « Monstre » en japonais, bien mieux adapté à l’intrigue) est un film à absolument découvrir, et pour une expérience optimale, sans trop en lire.
Laissez-vous aveuglément emporter par Hirokazu Kore-eda, Palme d’or 2018 pour « Une Affaire de Famille », dans un film soigneusement orchestré de bout en bout.

Pas encore tout à fait convaincu ? Peut-être que les inspirations du « Rosemary’s Baby » de Polanksy adapté à la rudesse de l’institution japonaise, de ses mœurs, des politesses excessives et de sa loi implicite du silence pourrait vous intriguer. Avec en prime un personnage de mère extrêmement bien écrit : un brin nonchalante, jeune d’esprit, se débattant dans la fermeté nippone par amour pour son fils avec qui elle entretient une relation équilibrée entre meilleure amie et mère responsable.

Si je vous disais maintenant que cette approche ne représente qu’un soupçon de ce que « Kaibutsu » a à offrir, et qu’à la rudesse du Japon adulte, Hirokazu Kore-eda confronte ensuite l’univers encore plus implacable de l’enfance, balloté ci et là par les influences parfois contradictoires des figures d’autorité.
Et là encore, le scénario ne se sera dévoilé qu’en partie.

Et si par malheur vous pensez en avoir trop lu, tout n’est pas perdu !
Il s’agit ici d’un film à twist intelligent : notre perception de l’avant twist est tout aussi importante que celle de l’après.
Vous n’avez donc plus aucune excuse, il vous faut maintenant allez voir « Kaibutsu » de Hirokazu Kore-eda.

  • Pierre Gabioud
Catégories : Critique de film