Luc Jacquet
(sortie 20/12/23)

Vu à Locarno 2023 (10/10)

La plus grande déception de Locarno.

Le voyage au pôle sud n’est ici qu’un prétexte à Luc Jacquet pour parler de Luc Jacquet. Les animaux, les paysages sont comme pris en otage par la voix monotone du réalisateur, que l’on voit plus souvent à l’image que toutes les autres espèces animales confondues. On regarde donc Luc Jacquet se contempler au milieu de l’Antarctique, dans un long-métrage qui s’approche plus du film autobiographique expérimental que du documentaire.

Le choix non anodin du noir et blanc aurait pourtant pu fonctionner, puisqu’en accentuant la monotonie dangereuse du pôle sud, on accroît aussi l’impression d’inhospitalité, de mystère, de dichotomie entre la vie et la mort. Mais alors que la toute-puissante Nature devrait nous rendre humble, Luc Jacquet fait le choix d’un film prétentieux, à l’opposé de tout ce dont on pouvait espérer du réalisateur de « La Marche de l’Empereur ».

  • Pierre Gabioud