Romain Gavras
(sortie le 23/09/22)

Romain Gavras signe sans nul doute avec « Athena » l’un des films les plus spectaculaires de l’année, notamment grâce à son plan séquence introductif à couper le souffle.
Rempli de prouesses techniques plus impressionnantes les unes que les autres, d’effets spéciaux mécaniques détonnant de l’habituel CGI, de scènes de bataille inspirées de la chevalerie, « Athena » redonne des couleurs (presque trop) à un cinéma français d’habitude si sage.
Le spectacle visuel étant de loin sa plus grande force, on regrette que le film, sorti sur Netflix, ne soit pas projeté dans les salles de cinéma, où toute la puissance du son et des images auraient pu être retranscrite avec d’autant plus de force.

Surtout qu’une fois passé la forme, presque rien ne subsiste. L’histoire des trois frères (un dealer, un chef de banlieue et un militaire) dont le petit frère a été victime d’une bavure possiblement policière, ne tient pas. Trop alambiqué, le scénario perd le message de fond pourtant simple de la colère qui gronde dans les milieux défavorisés de France, nous laissant sur une fin décevante.
Avec une seconde moitié de film moins éblouissante, plus brouillonne, « Athena » échoue là où « Les Misérables » (2019) avait excellé, et nous laisse un goût amer: l’occasion manquée de faire un grand film.

  • Pierre Gabioud